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  • Book cover of L'ordre des caïds, conjurer la dissidence urbaine au Caire

    Depuis une trentaine d'années, la dissidence urbaine est l'un des scénarios récurrents des dérives du politique dans le monde arabe : guerre de milices au Liban où les identités de quartier se marquaient à coup de tranchées dans les années soixante-dix, bandes imposant leur loi dans les " ceintures de pauvreté " cairotes lors de la décennie suivante, furie destructrice de la seconde guerre d'Algérie qui s'empara des zones sinistrées des grandes villes dix ans plus tard. Allant de mal en pis, " la banlieue " dans le monde arabe semble toujours plus incontrôlable et fuyante. Pauvreté et atavisme obligent, elle serait par excellence la terre d'élection pour les appelés de l'islam radical. A la tête des élans rebelles des bas quartiers, on trouve toujours le caïd. Maître chez lui, héros toujours un peu crapuleux, dépositaire de l'honneur du petit peuple, il est historiquement prédisposé à la geste séditieuse et à la protestation sociale qui, avec ou sans islamistes, a toujours emprunté au vocabulaire de l'islam. Pourtant, " l'ordre du caïd " est un peu plus contrasté, à l'image du personnage lui-même et du rôle que lui confient les opportunités politiques du moment : patron toujours, souvent voyou, militant parfois, le caïd sait aussi, à l'occasion, être notable. Dans ce rôle, il est d'ores et déjà une pièce centrale des nouveaux dispositifs de contrôle politique émergeant avec la poussée néo-libérale dans la région et particulièrement en Egypte, sujet du présent ouvrage. Ainsi réajusté, " l'ordre du caïd " signe pourtant moins la victoire de l'Etat sur l'islamisme et les bandes que la richesse politique des " cultures de pauvreté ". Car la loi régissant le quartier, qu'elle soit islamiste ou étatique, a toujours été en partie celle du caïd, flexible de nature mais jamais inféodé à quiconque, preuve, s'il en est, que la politique se construit aussi par ceux d'en bas et que, sous le joug de l'injustice, la banlieue peut échapper au dilemme maudit de la soumission ou du sang.

  • Book cover of L'islam de marché

    Un nouvel islamisme adapté au marché et à la mondialisation est en train de voir le jour. Séduit par la littérature managériale et volontiers consumériste, il combine modernité et tradition pour former un intégrisme. L'auteur en analyse la montée en puissance à travers de nombreuses manifestations sociales et culturelles : la littérature morale, les talk-shows pieux, les modes vestimentaires, etc.

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    La construction de mosquées ou de minarets est un thème controversé dans plusieurs pays européens. En Suisse, des milieux politiques ont lancé une initiative populaire " contre la construction des minarets ". Ce n'est pas simple affaire d'architecture. A l'ombre des minarets déjà construits ou en projet se profile un débat plus large : sur la nature de l'immigration musulmane, sur l'islamisme en Europe, et sur l'islam lui-même. Cet ouvrage fait appel à plusieurs spécialistes de l'islam et des religions dans le monde contemporain pour éclairer les questions dans le monde contemporain pour éclairer les questions soulevées par le débat autour des minarets.

  • Book cover of L'Islam di mercato. L'altra rivoluzione conservatrice
  • Book cover of Transformed by the People

    Few had predicted that Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a former al-Qaeda affiliate collaborating with other rebels, could topple Syria’s Assad regime with such swiftness and determination. In this gripping chronicle, Patrick Haenni and Jerome Drevon unravel the dramatic transformation of HTS, from a besieged insurgent enclave in Idlib to architects of a new government in Damascus. Drawing on interviews with HTS leaders—including ministers, civil society figures and Ahmad al-Sharaa himself— the authors reveal the group’s pragmatic evolution. Through firsthand observation, they uncover how HTS approached religious minorities, redefined its understanding of Islamic law, navigated relations with Syria’s neighbours and confronted both al- Qaeda and Islamic State. From 2019 onwards, global and local constraints prompted HTS to reshape its identity—allying with Turkey, a NATO member and secular state; coexisting with a non-radical conservative society; and embracing the lower clergy’s popular, mosque-based Islam. It also adopted a bold ‘Thermidorian’ strategy, betting on the silent majority to marginalise die-hard radicals. This book offers a glimpse into HTS’s alternative governance model in northwest Syria, blending frontline narratives with sharp analysis to account for the group’s success as it outmanoeuvred the Assadist regime and mapped its own path to power in a war-torn society.

  • Book cover of Transformed by the People

    A revelatory account of a reformed Islamist movement's role in toppling the Assad regime. Few had predicted that Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a former al-Qaeda affiliate collaborating with other rebels, could topple Syria's Assad regime with such swiftness and determination. In this gripping chronicle, Patrick Haenni and Jerome Drevon unravel the dramatic transformation of HTS, from a besieged insurgent enclave in Idlib to architects of a new government in Damascus. Drawing on interviews with HTS leaders--including ministers, civil society figures and Ahmad al-Sharaa himself--the authors reveal the group's pragmatic evolution. Through firsthand observation, they uncover how HTS approached religious minorities, redefined its understanding of Islamic law, navigated relations with Syria's neighbours and confronted both al-Qaeda and Islamic State. From 2019 onwards, global and local constraints prompted HTS to reshape its identity--allying with Turkey, a NATO member and secular state; coexisting with a non-radical conservative society; and embracing the lower clergy's popular, mosque-based Islam. It also adopted a bold 'Thermidorian' strategy, betting on the silent majority to marginalise die-hard radicals. This book offers a glimpse into HTS's alternative governance model in northwest Syria, blending frontline narratives with sharp analysis to account for the group's success as it outmanoeuvred the Assadist regime and mapped its own path to power in a war-torn society.

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    Cette thèse se concentre sur un quartier populaire du Caire, Imbaba, et s'intéresse aux mobilisations politiques qui l'ont caractérise ces 20 dernières années. Quartier d'extraction récente, il devient très vite un foyer d'agitation islamiste. En 1992, les forces de l'ordre rétablissent la souveraineté de l'Etat et au contrôle des groupes islamistes succède celui des notables pro-gouvemementaux. Nous avons cherche à identifier les modalités de constitution d'un espace politique dans ce quartier récent, et en particulier à cerner le rapport entre le corps social et des ambitions politiques, que ce soient celles des leaders islamistes ou des patrons de réseaux notabiliaires. Ni les uns ni les autres n'ont réussi à reformer le corps social à la manière dont ils l'entendaient. La reforme islamiste des individus s'est heurtée aux conceptions populaires traditionnelles du religieux, la volonté d'insuffler un souffle universaliste autour de la référence partagée à la Umma, la communauté des croyants, s'est brisée sur une segmentation de la base militante en bandes de jeunes rivales, l'esprit du jihad tourne à la guerre de gang. Quant aux notables pro-étatiques, censés intégrer leurs clientèles au sein des réseaux du régime, il ne pourront susciter les allégeances que l'on attendait d'eux parce que le courtage moderne se fait en échange de contreparties financières et ne crée ainsi pas d'obligations susceptibles de mobiliser les foules. La création d'un espace politique dans le monde informel consacre ainsi à la fois la vitalité des imaginaires et réseaux sociaux (résistance aux islamistes, évitement des stratégies de cooptation du pouvoir) et l'extériorité de la scène politique, instrumentalisée plus qu'investie à partir d'adhésions idéologiques. La participation politique dans ces quartiers est réelle mais désidéologisée, elle vise à défendre une autonomie vis-à-vis du politique plus qu'elle ne tente de se l'approprier comme espace légitime d'affirmation de leurs intérêts.

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